Du cap Fréhel, vue imprenable sur le Rhum – Le Télégramme




Il faut prendre son mal en patience pour accéder au cap Fréhel, en cette fin de matinée, où convergent des milliers et des milliers de voitures. Provoquant des bouchons et de longues attentes pour trouver une place de stationnement. Certains, qui en ont marre de ne pas avancer, optent pour la marche à pied. Ils feront dix, voire douze kilomètres, aller et retour, pour avoir une vue imprenable sur la flottille multicolore de la Route du Rhum. D’autres, et ils sont très nombreux, ont opté pour le vélo ou la moto, voire la trottinette électrique, les deux-roues étant autorisés à stationner tout près du site.
Sur le bord du chemin, on croise des Témoins de Jéhovah qui proposent des cours bibliques gratuits. Apparemment, toutes les occasions sont bonnes pour faire du prosélytisme. Plus loin, ce sont les opposants aux éoliennes de la baie de Saint-Brieuc qui distribuent des tracts et engagent le dialogue.
Vers 13 h, le site est noir de monde. Particulièrement en bordure de falaise où les pompiers du Groupe de reconnaissance et d‘intervention en milieu périlleux (Grimp) du Sdis 22 se tiennent prêts à intervenir en cas de chute. « C’est très dangereux ici. La falaise fait 70 mètres de haut à certains endroits », explique un jeune pompier. « Les gens font attention et les gendarmes veillent à ce qu’ils ne s’approchent pas trop du vide grâce à un cordon de sécurité. »
D’ailleurs, les moyens déployés sur le site, pour que tout se passe au mieux, sont impressionnants : gendarmes, Sécurité civile, mais aussi militaires, lourdement armés, qui effectuent des rondes du phare à la pointe du cap.
Tranquillement installés pour leur pause sandwich, Régine, Bernard et leur fils Aymeric, scrutent l’horizon aux jumelles, pour apercevoir les bateaux à proximité de la ligne de départ. « On les voit un tout petit peu. Ils sont vraiment loin », explique Bernard. « On est venu spécialement de Rennes. On est vraiment contents d’être là aujourd’hui. On aime vraiment cette course, son esprit, son caractère breton aussi. »
14 h 14. Un spectateur s’est connecté sur France Info. Lui et ses amis donnent de la voix : « 5,4,3,2,1. C’est parti !!! ». Des gens applaudissent. Le speaker annonce qu’il y a des creux de deux mètres. « Moi aussi, j’ai un petit creux », rétorque un retraité avant de croquer à pleines dents dans son sandwich. Les minutes s’écoulent. Lentement. Des coquilliers de Saint-Cast-le-Guildo rentrent de la baie de Saint-Brieuc où ils étaient en pêche, en rasant le cap Fréhel. « Magnifique carte postale. Au moins, on aura vu ça », commente, en souriant, une jeune femme.
Au loin, les voiles semblent s’approcher, puis s’éloigner. Certains spectateurs, persuadés que la flottille a pris une autre route et qu’elle ne viendra pas virer la bouée de Fréhel, décident de partir. Soudain, l’Ultime de Charles Caudrelier fonce à toute allure vers la côte. Spectacle garanti. Armel Le Cléac’h lui emboîte le pas, encore plus près du public, et pour son plus grand bonheur. Le ciel est bleu, la lumière magnifique. La route des Antilles semble bien dégagée.

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