Trottinettes électriques en ville : "il y a des choses à faire" affirme le papa d'Iris, l'adolescente tuée acc – France 3 Régions

Il y a deux mois à Lyon, un accident de trottinette causait la mort de deux adolescents, Iris et Warren. Ce drame a suscité une forte émotion et beaucoup de questions sur la cohabitation entre voitures, trottinettes électriques et vélos. C’est la cause que défend désormais Bertrand, le papa d’Iris.
Sollicités par les médias, le papa d’Iris est longtemps resté silencieux. Si Bertrand prend la parole aujourd’hui, il ne souhaite pas que son patronyme soit dévoilé. Comme il l’a expliqué d’une voix très posée, sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes, plusieurs raisons l’ont conduit à s’exprimer. « Je souhaite d’abord remercier tous les gens qui m’ont apporté leur soutien, qui se sont manifestés et ils ont été nombreux des proches, mais aussi des anonymes. Je souhaite rendre hommage à ma fille Iris, qui était une fille formidable. Mais je souhaite particulièrement faire en sorte que cet accident, d’une manière ou d’une autre, puisse permettre de faire avancer et d’améliorer les choses, peut-être simplement en ouvrant le débat. Je ne suis pas du tout un expert de la voirie et des trottinettes, mais je pense qu’il y a quelque chose à faire, et je m’interroge avec le recul de deux mois maintenant sur cet accident. »

Selon Bertrand, différents points pourraient être améliorés. Un point de vue partagé s’il en croit les riverains qui lui ont apporté leur soutien. Bertrand décrit la ville comme un laboratoire à ciel ouvert avec notamment les trottinettes électriques qui sont un mode de déplacement hybride. 
Si vous n’êtes pas lyonnais, et vous ne savez pas que Lyon est limité à 30, il est impossible de savoir que la limitation est à 30.

« Je me garderai bien de défendre toutes causes, disons qu’il s’agit surtout de voir comment une réflexion peut bénéficier à l’intérêt général. Là, (sur le quai du Maréchal Joffre, où Iris et Warren ont perdu la vie)  en l’espèce, on est sur une portion de route limitée à 30 km/h donc on incite clairement les modes doux à s’y engager. Et puis, on s’aperçoit que jusqu’à il y a quelques jours, il n’y avait pas d’indication de limitation de vitesse. Donc si vous n’êtes pas lyonnais, et vous ne savez pas que Lyon est limité à 30, il est impossible de savoir que la limitation est à 30.« 
Le papa d’Iris reprend, « La mairie a peint il y a quelques jours, des « 30 » sur la route, pas sur la voie du bus, par exemple. Il y a vraiment des choses à améliorer. Il y a l’information, comme savoir qu’il y a des vitesses à respecter. Il y a des éléments pour apaiser la circulation et peut-être de la répression quand on voit que les accidents sont fréquents. Là, il y a eu trois morts en l’espace de cinq mois. Je pense qu’il faut s’interroger.« 
Il y a eu trois morts en l’espace de cinq mois. Je pense qu’il faut s’interroger.
La trottinette à Lyon a beaucoup de succès, un engouement qui, hélas, s’accompagne d’un nombre croissant d’accidents. 
Une semaine après l’accident d’Iris et Warren, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblés pour une marche blanche, à Lyon.
Les deux adolescents de 15 et 17 ans circulaient en trottinette, lorsqu’ils ont été mortellement percutés par une ambulance. Depuis ce drame, les accidents s’enchainent : une jeune femme a été renversée par un automobiliste, deux enfants grièvement blessés à Villeurbanne…

D’après une étude réalisée à Lyon, près de 1 200 personnes auraient été blessées lors d’un accident de trottinette électrique dans le Rhône, rien qu’en 2019.
90 % de ces accidents ont eu lieu dans l’hypercentre urbain. La multiplication rapide de ce moyen de transport pousse les autorités à légiférer.
La loi d’orientation des mobilités inscrit plusieurs règles d’utilisation. 
Certaines voies de circulation sont autorisées mais cela n’est pas le cas partout. La ville de Lyon a décidé d’aller encore plus loin le mois dernier. Elle a interdit l’accès aux trottinettes électriques en libre-service aux usagers mineurs.

Il n’y a pas d’immatriculation, donc on comprend assez vite que ça va être compliqué de verbaliser
Bertrand estime que cela va dans le sens d’un progrès mais la situation sur le terrain est plus complexe. « Dès lors que l’on dit « 14 ans pour les deux roues », les utilisateurs devraient passer par l’auto-école avec une sorte de BSR (brevet de sécurité routière), devenu le permis AM.  » Bertrand souligne un autre point : est-ce que ce sera respecté ou contourné 
« Clairement, il y a un cadre législatif qui n’est pas appliqué. Il y a très peu de verbalisations pour les trottinettes, c’est difficile. Il y a une directive qui dit qu’il ne faut pas les poursuivre (car risque d’accident grave). Il n’y a pas d’immatriculation, donc on comprend assez vite que ça va être compliqué de verbaliser…« 
« Je pense que la priorité que l’on doit se donner, c’est de protéger les plus vulnérables, suggère Bertrand. Si cela doit passer par une plus grande sévérité, alors, il faut le faire. Car ces jeunes-là, nous remercieraient, ou nous remercieront, s’ils étaient en mesure de le faire. Je me suis entretenu avec la déléguée générale de la prévention routière, Anne Lavaux, elle ne dit pas autre chose. »

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