Sortie de route pour les trottinettes électriques en libre-service à Draguignan – France 3 Régions

Depuis juin 2021, 150 trottinettes de la marque Bird étaient à disposition des usagers dans la ville de Draguignan. La société a décidé d’y stopper son service ce samedi 14 octobre.
Un coup d’arrêt pour la mobilité douce dans la plus grande ville de Dracénie ? Après une phase de tests, lancées en juin 2021 et achevées ce samedi 15 octobre, les trottinettes mises en libre-service de la marque Bird quittent la route.

Ces outils électriques et mis en libre-service permettaient aux habitants, depuis plus d’un an, d’accéder à toutes les parties de la ville, sans dégager de gaz à effet de serre.
L’adjointe déléguée aux mobilités urbaines, aux assurances et à l’habitat de la ville de Draguignan (Var), Sylvie Francin, a accompagné cette initiative depuis ses débuts. Elle a constaté rapidement ce succès auprès des usagers. 
« Cela s’est fait très rapidement, les gens étaient très contents du service, ça n’a pas dérangé. C’était quelque chose qui était même apprécié et utilisé pendant une grosse année. La vérité que l’on voulait faire ressortir de cela, c’était de se déplacer à Draguignan plus fluidement, sans empreinte carbone, avec un produit qui était somme tout écologique. Ces trottinettes étaient complètement issus de matériaux recyclés et recyclables, jusqu’à la batterie qui en était composée à 80%« , explique-t-elle.
Un bon moyen pour limiter la pollution dans la commune et pour circuler dans le centre-ville selon elle : « J’étais très observatrice du service, et j’ai constaté que le service était très utilisé par les jeunes, tant les hommes que les femmes, qui prenaient chacun une trottinette pour se déplacer en cœur de ville, cela leur permettait de ne pas prendre leur véhicule, de ne pas avoir à se garer, etc.« , affirme-t-elle.
100.000 kilomètres qui ont été réalisé par ces trottinettes durant deux semestres, sans dégager de carbone.
« Il y avait aussi un service de Bird qui était hors norme pas du tout de financement de la commune, une installation gratuite. Le coût est bien évidemment légèrement supérieur comparé à d’autres services de trottinettes, mais compte tenu du fait que nous avions zéro à mettre sur la place publique, c’était tout à fait éligible et intéressant », poursuit l’adjointe. Pas un seul denier public n’aura été engagé durant cette période sur ce dossier, nous assure Sylvie Francin.
Côté usagers, il fallait débourser 1 euro au déblocage de la trottinette, puis s’acquitter ensuite de 25 centimes la minute pour pouvoir en bénéficier. Différents abonnements étaient aussi accessibles pour les clients.
La facilité d’utilisation de cette solution de transports, pour les usagers, n’a pas résisté à l’incivilité de certains. Sur les 150 trottinettes emmenées à Draguignan par Bird en juin 2021, seules 75 étaient en parfait état de fonctionnement après l’été dernier. Soit 50% des trottinettes. 
« Nous en avons retrouvé dans la rivière, certaines avait leur klaxon cassé, plus de béquilles », poursuit celle qui voit partir avec regret ces moyens de déplacements. 
Un déficit de rentabilité pour Bird, un surcoût quant à la maintenance, mais aussi une perte financière en un an de l’ordre de 9.000 utilisations sur la partie location.
« J’ai constaté que le parc privé a beaucoup augmenté », confie Sylvie Francin. Le coût de location était peut-être un frein, mais nombreux sont les habitants à avoir définitivement adopté ce mode de déplacement en investissant dans une trottinette… Un achat privé cette fois, le coût de ces engins à deux-roues ayant fortement chuté ces dernières années.
Ce n’est pas la première fois que la marque américaine connait des déconvenues en France. Elle est présente dans une quinzaine de villes de l’Hexagone. Exit Draguignan donc, restent des communes comme Annecy, Laval, Bordeaux, Lyon, Marseille et Paris. Bird est surtout très implantée en Amérique du Nord. 
En juin, le loueur américain de trottinettes et de vélos électriques en libre-service avait pris la décision de se séparer de près d’un quart de ses employés, soit environ 130 postes. Une information, à l’époque, confirmée à l’Agence France-Presse.  
Dans un communiqué, Bird avait justifié cette vague de licenciements car « les tendances macroéconomiques qui touchent tous les secteurs [l’avait] conduit à une accélération de [leur] objectif de rentabilité ».
Du côté de Draguignan, pas de suppression de poste, assure Antoine Picron, de Bird Rides France, le responsable de la marque dans le pays. La gestion des trottinettes varoises étant déléguée à un prestataire de service.
Cette implantation dracénoise n’aura peut-être pas duré à cause du coût financier, mais elle aura eu le mérite de faire évoluer les mentalités.

source

Comments

  • No comments yet.
  • Add a comment