Grève à la RATP : les Franciliens se préparent à une journée noire dans les transports – Le Figaro

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TÉMOIGNAGES – Télétravail, vélo, marche… Chacun y va de sa méthode pour pouvoir travailler le plus normalement possible ce jeudi.
«Je vais quand même essayer, mais j’ai peur que ce soit noir de monde», souffle George. Obligé de se rendre à son travail pour cause de «réunion importante», cet employé de banque roule des yeux à l’idée d’affronter la foule des jours de grève dans le métro parisien. La RATP a en effet annoncé de très importantes perturbations sur son réseau ce jeudi, dont la fermeture complète de cinq lignes. Comme lui, des millions de Franciliens vont devoir trouver une solution pour travailler en ce jour de mobilisation. Entre télétravail, marche ou encore vélo, chacun sa méthode.
Parisien depuis plusieurs années, Amaury, a fini par prendre une décision un peu radicale : «lors des grèves provoquées par la réforme des retraites en 2019, j’ai décidé d’investir dans une trottinette électrique», explique-t-il. Un choix qu’il dit ne pas regretter du fait de la multiplication des mouvements sociaux et des problèmes quotidiens dans la circulation des métros. Il ne se réjouit pas pour autant : «avec la grève beaucoup de personnes qui n’utilisent pas ce type de transport habituellement vont être dans les rues et certains sont de vrais dangers», se désole-t-il.
Tout le monde n’a pas été aussi prévoyant. Marie va devoir faire le trajet à pied, bien que son patron lui laisse la possibilité de faire du télétravail. Une option repoussée par cette consultante data, qui n’apprécie pas trop de travailler chez elle, «je suis moins productive», pointe-t-elle. Bon point, elle ne risque pas d’être beaucoup dérangée par ses collègues : «je m’attends à voir peu de monde au bureau», conclut-elle. Même détermination à rejoindre son travail pour Violette. «D’habitude je prends un vélib, mais je ne me fais pas trop d’illusion pour demain…», souligne la jeune femme. Malgré ses horaires décalés, elle a d’ores et déjà prévu de partir une heure plus tôt de chez elle pour pouvoir rejoindre la galerie d’art dans laquelle elle travaille à pied.
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Pour d’autres, le choix est assez limité : «j’habite dans les Yvelines, je mets une heure et demie en temps normal pour aller à l’université», pointe Andrea, en licence de droit à Assas. L’arrêt des transports signifie donc obligatoirement de passer la journée à la maison. Problème, son établissement ne compte pas arrêter les cours et le distanciel n’est pas non plus généralisé : «ils le font quand les profs ne peuvent pas venir, mais pas pour les élèves», peste-t-elle. Résultat, elle va rater trois heures de cours en magistraux et compte sur la solidarité entre élèves pour les rattraper.
En dernier recours, certains vont opter pour un taxi ou un VTC. Mais si le nombre de conducteurs à tendance à augmenter de 10% les jours de grèves selon Bolt, ce n’est pas grand-chose comparé à l’envolée des besoins. En février, lors d’un mouvement social comparable, la demande avait doublé, toujours selon l’entreprise estonienne . À la clef, des majorations de prix importantes.
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Si la grande majorité des personnes interrogées se montrent peu aimables avec les grévistes, un petit nombre dit les soutenir malgré la gêne occasionnée. C’est le cas de Jean-François, qui accepte de faire un long trajet à vélo demain pour relier les Hauts-de-Seine à son travail au cœur de Paris. Il n’exclut pas d’aller manifester mais sans faire grève et en rattrapant les heures d’absence car «je ne veux pas pénaliser mes collègues et je n’ai rien personnellement à reprocher à mon patron», soutient-il. Même compréhension pour Hugo, employé dans une entreprise d’audiovisuel : «C’est pour la bonne cause», souligne-t-il. Lui aussi devra changer son trajet, à l’habituelle ligne 9, il va tenter de monter dans la 1, automatique. «Ça me rajoute 30 minutes de trajet et on va être serré comme tout. Mais bon, on a l’habitude», dit-il en rigolant.
À la veille d’un week-end de trois jours, le problème ne concerne pas que les trajets pour aller au bureau. «Je pensais faire du télétravail, mais comme j’ai un train après je vais devoir tout faire à vélo», explique Cédric, 29 ans. Tant pis, il partira en Normandie avec son deux-roues, en espérant pouvoir le rentrer dans un wagon.
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