Comme dans un fauteuil – radiofrance.fr

Il existait déjà des fauteuils roulants médicaux motorisés mais ils sont lourds, encombrants et très chers -plus de 10 000 euros. OMNI, créé par quatre jeunes ingénieurs et Charlotte Alaux, elle-même en fauteuil depuis l’âge de 4 ans, a trouvé une solution simple avec un système de fixations qui permettent d’atteler un fauteuil classique à une trottinette électrique. Charlotte Alaux nous en fait la démonstration dans le local de l’école des Arts et Métiers, à Paris, où la start-up a été incubée.
Des attaches sont installées sur les tubes avant de son fauteuil et une fixation sur le plateau de la trottinette. Une autre pièce en forme de U, qui s’adapte à toutes les géométries de fauteuil, vient se clipser sur l’ensemble.
« On l’installe en quelques secondes quand on veut faire de la trottinette, hop, c’est fixé ! Puis on soulève les roues avant pour poser l’avant du fauteuil sur le plateau de la trottinette, les fixations vont s’emboîter. On tire et on a le guidon à hauteur de bras, juste devant soi. On appuie sur l’accélérateur et on est partis ! »
C’est facile, rapide et ne nécessite pas l’aide d’une autre personne, une fois la manœuvre assimilée. Le système peut s’installer sur différentes trottinettes du commerce mais OMNI propose aussi sa propre trottinette, usinée dans le Nord près de Lille et assemblée dans deux ESAT en Ile-de-France, mieux adaptée à l’utilisation en fauteuil, avec notamment un guidon plus bas. Charlotte Alaux, qui a servi de Cobaye pour les nombreux essais, l’a adoptée pour ses propres déplacements.
« On ne s’en rend pas forcément compte quand on est valide mais en fait il y a tout un tas d’obstacles quand on veut circuler en fauteuil. Que ce soit des côtes, des trottoirs… Les trajets prennent deux fois plus de temps quand on est en fauteuil que quand on est valide. »
« Le fauteuil avec la trottinette électrique a remplacé ma voiture. Je l’utilise que ce soit pour des ballades avec mes proches ou des déplacements du quotidien. Ça permet d’être vraiment indépendant. C’est trop chouette ! »
Plus besoin, en effet, de forcer sur les bras pour franchir les nombreux obstacles. Ce véhicule attire aussi la sympathie et un autre regard des passants.
« Ça change le regard sur le handicap, en fait. Quand on utilise une trottinette électrique, on n’utilise plus un fauteuil, ça déstigmatise. On utilise une trottinette, comme n’importe qui d’autre. Sur les pistes cyclables, les interactions deviennent différentes : les gens oublient le handicap et nous disent : ah mais c’est hyper ingénieux, j’ai envie de l’essayer ! C’est quelque chose qu’on n’a pas l’habitude d’entendre en fauteuil. »
A l’achat, la trottinette équipée coûte 1200 à 2000 euros, suivant la puissance et l’autonomie, de 20 à 60 kilomètres. Mais OMNI a aussi noué des partenariats avec les loueurs de trottinettes électriques pour essayer de développer la compatibilité avec leurs engins.
« C’est encore compliqué aujourd’hui parce que les trottinettes qu’on voit dans la rue sont trop grosses, trop hautes… On est donc en train de voir avec eux comment les rendre accessibles, pour que la mobilité partagée soit aussi accessible aux personnes en situation de handicap. »
En attendant, à plus court terme, ces opérateurs sponsorisent les trottinettes OMNI dans les villes où ils sont présents, pour qu’elles soient encore plus abordables et accessibles à tous.
Il y a 800.000 personnes à mobilité réduite qui se déplacent en fauteuil en France et déjà 800 utilisateurs de l’attelage fauteuil-trottinette d’OMNI.
L’équipe

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