L'équipementier automobile va fabriquer des pignons et des arbres électriques dans le cadre d'un contrat de production avec une coentreprise de Stellantis et d'une filiale de Nidec.
Par Bénédicte Weiss
Un investissement de 50 millions d'euros à peine achevé pour produire une nouvelle boîte de vitesses , l'équipementier automobile Punch Powerglide, à Strasbourg, en annonce un autre de 40 millions pour la fabrication de pignons et d'arbres pour axes électriques. Il répond à un contrat de production signé en septembre avec Nidec PSA E-Motors, une coentreprise entre Stellantis et la filiale Leroy-Somer du fabricant japonais de moteurs électriques Nidec.
L'entrée en production est escomptée d'ici à 2024 pour une capacité qui reste encore confidentielle. Arnaud Baïlo, le président de Punch Powerglide, donne toutefois un ordre de grandeur : « Pour des projets de cet ordre, nous mettons généralement en place une capacité de 200.000 à 400.000 produits par an pour une durée de vie de six à dix ans. »
Cet investissement entre dans la stratégie de diversification du groupe belge Punch Motive International, qui réalise environ 500 millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Le strasbourgeois Punch Powerglide est son plus gros site de production avec 700 salariés et environ 200 intérimaires. Les mobilités électriques comme hydrogène sont ciblées. Le lancement de la production d'une trottinette électrique a par exemple été annoncé en septembre par l'usine alsacienne.
À Strasbourg, Punch convertit ses boîtes de vitesses automobiles à l'hydrogène
Les éléments pour axes électriques qui seront produits pour le contrat passé avec Nidec PSA E-Motors sont ainsi loin d'être inconnus à l'usine strasbourgeoise. Elle développe déjà ce type de pièces dans le cadre d'une autre coentreprise, fondée en 2021 par le groupe Punch et l'équipementier nippo-italien Marelli Corporation. « Il y a de possibles recoupements et économies d'échelle, certains investissements seront partagés entre ces projets et d'autres seront dédiés », précise Arnaud Baïlo.
D'ici là, l'entreprise devra compter avec les délais de livraison des équipements de production, passés d'entre huit et douze mois à entre douze et quinze mois pour ce type de machine-outil. Au chapitre des difficultés liées à la crise, l'entreprise réfléchit d'ores et déjà à s'adapter en cas de problème de disponibilité énergétique, électrique en particulier. La production pourrait alors être décalée pour privilégier les heures creuses.
Bénédicte Weiss (Correspondante à Strasbourg)
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